Ici c'était ma maison, mon jardin secret, un journal intime de notre époque mais il se trouve que ce n'est plus le cas..
Alors je m'en vais, et je vais faire mon nie ailleurs..
Il y a des gens qui ont perdu ma confiance, je laisse plusieurs chance mais maintenant c'est terminer.
Lola .

« Lola par ci, Lola par là, Lola elle a une grande gueule, attention Lola parle taisez vous, Lola elle a un cœur de pierre, Lola … Lola.. Lola.. Mais Lola elle vous emmerde croyez le bien. Vous me taquinez? C’est cool ça me fait une belle jambe, arrêtez vous ou je vous explose. Bon, qui a révisé son contrôle d‘Anglais? : ) »

Je reviens de chez le médecin, cure de magnésium, cure de fer, je suis encore et toujours une stressé de la vie, toujours aussi tremblante, toujours aussi speed, oui c’est bien moi. Et la cerise sur le gâteau j’ai peut-être une cote flottante, les radios nous le confirmeront. Mon médecin m’a trouvé à bout de nerf… les larmes au yeux à la moindre question me déroutant un peu.. En effet, ça va pas vraiment, j’ai du mal à dormir, je repense à beaucoup de chose dont j’ai pas vraiment envie de me souvenir..
Je cherche un échappatoire, mais en vain..

Lola .

Noël est passé : comme d’habitude le passé n’est pas du passé. Je suis toujours aussi mal. Impossible de faire semblant que je m’amuse et que je suis heureuse d’être avec eux. A chaque seconde je pense à avant, à eux.. Chaque moment me ramène à un souvenir et je les compare. Tout ça est si loin et si près à la fois. Ils sont vivants mais morts à la fois. Je les hais mais pourtant je les aime au plus profond de moi-même. J’ai envie de partir les retrouver et de m’excuser de tout. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je sais que je ne cesse de me contredire, que je perds totalement mon chemin. Plus le temps passe et plus je me répugne. J’ai plus envie de voir personne. Pas foutue d’être aimable, d’avancer, ou même de faire un sourire forcé. Malgré le fait que je sais que je me laisse tombé, je n’ai pas envie de remonter, je ne vois plus l’utilité. Tout m’insupporte, un énervement générale qui ne rime à rien. J’ai envie de partir loin d’ici, de voir autre chose, de tout oublier. Oublier que mes grands parents ont passé  leur Noël tout seul, et que ça sera pareil pour le jour de l’an.
Oublier qu’il est partit comme ça en me laissant une simple lettre et sa chambre, vide.
To forget all i have in my head, i can give everythingeverything even myself
« Impossible à croire disait elle, tout comme impossible à vivre et ça personne ne s’en rend compte.
Ce mal indéfinissable qui ronge à jamais… Plutôt mourir, plutôt s’enfuir.. dis le pour nous, pardonne moi, je t'aime. » [ Enol .. ]

Lola .

Je ne sais plus quoi penser, il y a des gens qui m’étonnent dans leurs comportements. Comment faut -il que j’explique ce qu’il se passe dans ma tête? Est-ce que ça en vaux la peine? Je me tue à tout expliquer du mieux que je peux, je fais tous les efforts possibles et voilà comment on me remercie : en me rappelant que j’ai encore beaucoup de problèmes à résoudre. Bien l’merci Maman. J’en peux plus.. Il faudrait que j’arrive à comprendre la situation actuelle, ce que je fais de mal, ce qu’ils font de ml, qu’on s’explique et qu’on règle les choses une bonne fois pour toute.
Marcher ne me fait plus tant de bien que ça, j’ai besoin de plus. Comme d’un besoin de me punir parce que je ne sais pas qui est le fautif dans l’histoire, et qu’il en faut bien un..
J’ai aussi besoin de partir de cet entourage, de voir un autre monde, d’autres personnes, d’autres idées, d’autres points de vues, et tirer un trait sur tout ici. Je ne parle pas de trait définitif mais simplement un coup de pouce, loin de tout. Me confronter à autre chose que mon chez moi.
Je me plonge dans le sommeil dès que possible, et il m’emmène dans des cauchemars les plus farfelus et les plus douloureux ..

Lola .

J’y pense pas, j’y pense pas, j’y pense pas. Enfaîte si j’y pense, et tout le temps. J’ai l’impression de perdre les gens que j’aime.. Par manque de temps, par manque de conversation, on finit par plus se parler et voilà à quoi on en arrive, à se parler par intérêt..
J’ai besoin d’air, de voir autre chose, de changer de milieu, d’aller à ma balançoire, de réussir en cour, d’avoir plus confiance en moi, d’un câlin de mon jumeau, d’aller marcher au bord de l’eau, de pleurer tout ce que j’ai sur le cœur,et de revoir Enol.
Il faut que je prenne rendez vous pour faire ces foutus examens, maman ne s’en préoccupe pas vraiment, elle a surtout peur pour elle je crois . J’ai peur, et même si « j’ai pas le droit » comme dirait Andy,  la vie m’a jamais fait de cadeau alors pourquoi elle commencerait aujourd’hui …
J’ai une fâcheuse envie de rester seule, de plus parler, de dessiner, de regarder dans le vide, et d’écrire, c’est tout.  Marcel Rufo a dit un jour qu’« Être adolescent, c’est se rendre compte qu’on est moins bien que ce qu’on nous a laissé croire et penser que, de ce fait, la vie n’est peut-être pas aussi formidable que ce qu’on avait imaginé ». Sur ce point là j’ai pas eu de problème, on ne m’a jamais laisser croire que j’étais quelque un de bien quand j’étais petite, donc je savais pertinemment que j’aurai aucune raison de vivre, que la vie était mal faite, et que j’allais me retrouver seule autour d’un monde où je ne comprends rien.
Ceci dit, pas de panique je ne perds pas espoir.

Lola .

Je suis encore bien loin, dans ce fameux monde qui m’entoure et qui n’est toujours pas le mien. J’ai toujours l’impression de faire du surplace, de baver devant un avenir heureux, mais de ne jamais l’atteindre. Pendant une certaine période l’espoir revient, puis il repars, aussi vite qu’il est venu .. Tout en me laissant dans cet état que je connais bien, cet état indéfinissable qui me tord le ventre, qui me donne des crises d‘angoisse, m‘énerve et me stresse à longueur de journée. Cet état qui me rend si souvent vulnérable, aux bord des larmes, entre le blues et le gouffre. Ce gouffre qui m’attire à chaque fois. Je n’arrive décidément pas à tourner la page ; ma grand-mère me manque tout autant.. Malgré que ça soit un peu différent. Ma psy pense que le jour où elle partira, tout changera et je tournerai plus facilement la page, parce que je ne serai plus en attente de quelque chose vis-à-vis d’elle. Moi je pense plutôt que ça sera la fin de mon achèvement, que ça signifiera que je n’aurai vraiment jamais aucun pardon de sa part, aucune marque de compassion , rien du tout. Elle m’aura donc prouvé, que j’aurai pu mourir, ça lui aurait été égal.
Ces derniers temps j’ai tendance à me protéger de tout et de tout le monde. De n’avoir plus confiance en personne, et de regarder les gens avec appréhension.. Mais où c’est que je vais encore?! Plus ça avance et plus je fais des bons dans le passé. Va vraiment falloir qu’on m’explique comment je fonctionne. Je ne me comprends vraiment plus. J’ai qu’une envie, me mettre sous ma couette, me recroqueviller, et disparaître.

Lola .

Oui je suis renfermée, et plus le temps passe et plus je m’en rend compte. J’ai jamais réellement su dire aux gens que je ne suis pas bien, que telle ou telle chose ne vas pas. Comment apprendre à dire les choses, dire ce qu’on pense. Pour moi c’est comme m’arracher le cœur. Même quand je veux le dire, les mots ne sortent pas, tout ça m’est impossible, et même avec tous les efforts que je peux faire. Plus le temps passe et plus je trouve que je ressemble à mon père. Je ne sais rien faire d’autre que m’énerver. Je suis introvertie au possible, exprimer mon ressentit représente un décrochage de lune.. J’ai toujours autant l’impression de faire du sur place. J’ai toujours autant l’impression d’être sans réponse.. Ce qui n’est pas faux. Mes grands parents me manquent de nouveau, je suis perdue dans mes sentiments envers eux.. Comme avant.
Je n’ai plus écrit depuis un bon moment, peut etre a cause du boulot, mais aussi parce que j’ai mis mes problèmes de coté, comme je fais toujours, mais voilà que tout me retombe sur le coin de la gueule, j’oserai dire : comme d’hab. . .  J’en ai marre, je pete un plomb, j’ai l’impression d’être incomprise, mais de ne rien faire pour l’être. Je suis yin et yang à la fois. Et j’arrive plus à lever la tête. Je m’enfonce jusqu’à toucher le fond, mais je ne me donne même plus les moyens de remonter. Je ne vois plus de futur, plus d’avenir, plus rien. J’ose pas l’imaginer, il me fait peur. Que dire de plus.. Jvais pas faire un dessin, je me sens sur les nerfs et totalement perdue, j’ai envie de tout casser, j’ai envie de revenir en arrière, enfin de trouver le bouton  « pause » pour faire un break.

Lola .

Rien ne change, rien n'évolue, en effet ça ne va pas bien.
Demain c'est la rentrée, j'ai aucune envie de reprendre, de me recommencer à travailler, surtout pour en chier avec cette foutu Terminal Scientifique. Bref j'ai pas du tout la motivation.
Mon rdv chez le psy s'est pas trop mal passé, on a un peu parlé de ma grand-mère et de mes inquiétudes mais bon .. rien de neuf non plus. J'ai une rage énorme en moi, une haine de plus en plus grande contre moi. Et je ne sais pas quoi faire. Je suis capable de m'énerver pour un rien en l'espace de deux secondes, c'est génial.
Sur ceux, je m'en vais, on frappe à ma porte.

Lola .

Un mal-être différent des autres, une peur différente des autres, mais toujours le même problème, la même vie.
Je m’inquiète pour moi, pour ma santé. Mais il n’y a pas que ça. Je ne me comprends plus : je change, je deviens lunatique. Tout le monde m’énerve et je n’ai plus confiance, pourtant je leur raconte ma vie. Étrange n’est-ce pas ? Est-ce une autre étape de cette foutu thérapie ou bien un changement définitif? Je ne veux pas devenir comme ça, ça ne me plait pas du tout. Mon comportement du moment moi j’appelle ça « partir en live ». C’est triste. J’aimerai bien dire « j’ai besoin de ma grand-mère » mais je ne peux pas, parce que je ne sais plus ce dont j’ai besoin. Je me sens partir en vrille, je ne sais pas où cette foutu vie me mène mais je me sens perdre pied. Pendant longtemps j’ai voulu être aimé de tous, maintenant je me rends compte que ça m’est complètement égale, et j’ai plus qu’une envie, c’est de savoir qui est vraiment vrai, et de les gardé comme ami. Enfaîte en d’autre termes : j’ai envie de faire le ménage dans mon entourage. Je ne contrôle plus du tout mes sentiments, mon comportement et mes pensées. Je me sens complètement perdue. Totalement dépendante des autres, avec une envie de me retrouver seule au bout du monde. J’arrive pas à mettre des mots sur ce qu’il se passe en ce moment pourtant il le faudrait bien. Mercredi soir j’ai psy, ça fait plus d’un mois que je n’ai pas eu et pourtant il s’en est passé des choses. J’étais pas bien, j’ai craqué plus d’une fois, et mercredi devant elle, j’y arriverai pas, parce que tout comme ici, j’arrive pas à dire exactement les choses. Plus les choses avance plus je me retire, et plus j’ai envie de m’emplâtrer contre un mur. J’ai le sentiment que personne ne me comprend et je leur en veux, pourtant je sais très bien que c’est normal, personne n’est à ma place. J’ai plutôt l’impression que je reporte contre eux ce que je me reproche et c’est lâche. Je crois que j’ai besoin d’aide…
J’aimerai m’excuser de mon comportement, et de ce que je deviens.. Je me fais honte, je me répugne, qu’on me mette au cachot, et qu’on me tue.

Lola .

J’espérais une autre vie, avec d’autre péripéties, avec d’autres ambitions et peut-être plus de joie, de bonheur.

J’aimerai pouvoir avoir un œil externe sur mon enfance. Pouvoir revoir tous ces moments passés chez mes grands-parents et pouvoir enfin dire si oui ou non j’ai été dupe. Prendre le temps de tout regarder, de tout observer et de me servir d’ange gardien. Me glisser à l’oreille ce que j’aurai du faire, me donner du courage. Le courage d’affronter les choses et de les faire tourner en ma faveur. Ce qui m’aurait peut-être donné la force de dire non plus tôt, de demander des explications et de me protéger moi en priorité. J’ai souvent répéter à mes parents que je rêvais d’avoir un grand frère, celui qui m’aurait protégé, mais finalement je me demande si ça aurait pu changer grand chose. Je commence à croire à notre destiné. Ce fameux truc qui sait pertinemment si t’aura de la chance ou si tu vas trimer toute ta vie.

Deux semaines que je me prends le chou, que je préfère me taire et je sais très bien que c’est idiot, mais on ne se refait pas. Quand tu t’ais tu pendant 11 ans ça devient difficile après de s’exprimer. Comme dirait mon Jumeau j’ai pas le droit. Pas le droit d’avoir ça, pas le droit d’être malheureuse, pas le droit parce que ça n’arrive qu’à moi ce genre de chose.. J’ai peur qu’après ça tout change, que les gens soient différent alors que je sais qu’il n’y aura pas lieu d’être.

J’arrive plus à extérioriser, à me dire qu’il faut penser à autre chose. Et quand je pense à autre chose c’est ma grand-mère qui prend le dessus. Je ne vois pas comment m’en sortir de toutes ces histoires, autant les unes que les autres. Pourtant je me connais bien, je sais que j’y arriverai, que je remonterai de cet enfer qui m’attire vers le bas. Je suis une battante et quoi qu’il se passe, quoi que j’apprenne je me battrai c’est une évidence. Seulement pour l’instant j’ai besoin de solitude. J’ai besoin de me retrouver pour savoir ce qui me permettra de remonter la pente et ensuite vous sortir mon plus beau sourire qui en plus sera sincère.

Lola .