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Je suis encore bien loin, dans ce fameux monde qui m’entoure et qui n’est toujours pas le mien. J’ai toujours l’impression de faire du surplace, de baver devant un avenir heureux, mais de ne jamais l’atteindre. Pendant une certaine période l’espoir revient, puis il repars, aussi vite qu’il est venu .. Tout en me laissant dans cet état que je connais bien, cet état indéfinissable qui me tord le ventre, qui me donne des crises d‘angoisse, m‘énerve et me stresse à longueur de journée. Cet état qui me rend si souvent vulnérable, aux bord des larmes, entre le blues et le gouffre. Ce gouffre qui m’attire à chaque fois. Je n’arrive décidément pas à tourner la page ; ma grand-mère me manque tout autant.. Malgré que ça soit un peu différent. Ma psy pense que le jour où elle partira, tout changera et je tournerai plus facilement la page, parce que je ne serai plus en attente de quelque chose vis-à-vis d’elle. Moi je pense plutôt que ça sera la fin de mon achèvement, que ça signifiera que je n’aurai vraiment jamais aucun pardon de sa part, aucune marque de compassion , rien du tout. Elle m’aura donc prouvé, que j’aurai pu mourir, ça lui aurait été égal.
Ces derniers temps j’ai tendance à me protéger de tout et de tout le monde. De n’avoir plus confiance en personne, et de regarder les gens avec appréhension.. Mais où c’est que je vais encore?! Plus ça avance et plus je fais des bons dans le passé. Va vraiment falloir qu’on m’explique comment je fonctionne. Je ne me comprends vraiment plus. J’ai qu’une envie, me mettre sous ma couette, me recroqueviller, et disparaître.
Lola .