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Aujourd’hui j’ai chaud, j’ai froid, je tousse, je renifle et j’ai chié mon contrôle de physique chimie.

Je ne sais plus comment faire ! J’aimerai tellement commencer une nouvelle vie, oublier tous ces moments, et passer a autre chose . Pour enfin pouvoir vivre heureuse , être pleine de vie .. Pouvoir apporter des choses à mes amis , être normale tout simplement.

Mais c’est là que la question se pose . Est-ce que quelque un est normal ? Sans problème familiaux, sans comportement bizarre ..

Et là je sens une boule dans ma gorge , un peu comme si mon estomac remonté.. Suivit d’un gloussement, je sens une fine goûte dégoulinée le long de ma joue. Je l’essuie avec ma manche, et fixe ce jolie nounours dans ma chambre. Je repense à toute ces années, mon début de 4eme, les rendez vous chez l’infirmière, la convocation de mes parents, et puis l’aveux. Je poursuis par mon premier rendez vous chez « Martine » comme l’appelait ma mère. Assise en face d’elle , les yeux scrutant son bureau, sa déco, et ses livres sur tout un tas de sujet . Et voilà la première question : Alors Lola, dis moi, pourquoi es-tu ici ?

Ma réponse fut brève mais claire. « Je suis pas normal » . Après m’être rappelée toutes ses séances, je repense à mes coups de gueule, à mes crises de larmes, à mes « pétage de plomb » . Pas normal je ne le suis peut être pas . Mais je ne suis faite que de débris.

Je me répète sûrement mais , c’est trop long , trop dure.

Et puis je change de point de vue , je lève les yeux et j’aperçois ,dans un des carrés de mes vitres , l’arbre de chez mes voisins, et dans le fond, un ciel bleu avec le reflet du soleil sur l’arbre. Mais j’ai toujours aussi froid . Je décèle entre quelques branches une balançoire . Ça me rappelle quand j’étais petite et que je me construisais des cabanes avec des draps et des pinces à linges. C’étais un figuier même, et à la saison, je les dévorais. J’aimais ce goût sucré et ces petits « pépins » au milieu . C’étais un délice . Et quand j’en avais mal au ventre je descendais , je passais à coté du potager, et j’arrivais devant les pieds de cassis . Hum un délice … ! Et j’en cueillais pour pouvoir après les donner à ma grand-mère pour qu’elle en face de la confiture. S’il faisait beau j’enfilais un mayo et hop je sautais dans la piscine. Mon dieu le bonheur. Pour finir l’après midi, j’accourais pour aller voir Sous le soleil avec ma grand-mère. Au creux de ses bras, tremblante dans ma serviette elle me réchauffait . Et par habitude, elle s’endormait.

Ce soir je suis partie garder mes petites voisines . Laida 3 ans et Aitséa 8 mois. Tellement belle , tellement vulnérable dirais-je. Laida me fait penser à moi lorsque j’étais petite..

Devant Tom & Jerry, elle était en extase . Et comme par habitude oserais-je dire, j’ai fixé ses jolies cheveux blonds bouclées. Et je me suis vu parcourant leurs jardins , sautant, faisant des galipettes dans l’herbe , et finir par m’asseoir sur cette balançoire. Balançoire sur laquelle même à 10 ans je m’y asseyais, avec mon mp3, et je repensais à cet avenir que je me formais. A la prévision de ma journée, de la venue de mes cousins et cousines, de ce que j’allais leurs faire faire .. Et puis bien souvent je craquais, j’en avais assez de faire tout ça pour qu’il ne les touche pas. Je me rendais compte que jouer n’était pas un mot de mon vocabulaire. Un défilé d’image se produisait dans ma tête , puis mon souffle devenait de plus en plus rapide, mes sourcils se plissaient, et je serrais de plus en plus fort ces lanières en tourbillon de plastique qui tenait ma balançoire. De la haine m’envahissait. J’étais totalement partagée entre l’amour et le haine. Il fallait que je me calme, et surtout que ma grand-mère ne me trouve pas dans cet état là. Dans les couloirs qui ornée ma chambre j’y croisais toujours cet ennemi , qui , bien évidemment en profitait pour m’envoyer des injures à la figure . Arrivée dans ma chambre, sur ce bureau , il y avait une « boite à fèves », où à l’intérieur j’y déposais les bouts de verre que j’avais trouvé assez coupant. Et c’était ça que j’étais venu chercher. Mon seul moyen pour me calmer. Enfin assise entre deux branches de mon figuier, et cachée grâce à mon drap, je pouvais à présent faire ce que je voulais. Je contempla ce petit bout de verre , releva ma manche droite et auscultais mon avant bras . Tout en prenant l’angle le plus coupant de « l’outil » je l’enfonça délicatement et fit une ligne. Ça piquait, c’était chaud, ça faisait très mal, des larmes faisaient la courses de chaque côtés de mes joues mais j’étais soulagée. Mon but n’était pas de mourir. Au début je voulais simplement me faire du bien , m’enlever un poids. C’était l’habitude que j’avais prise depuis mes 8 ans. Et puis arrivée au collège, tout à basculé. Les garçons nous courraient après, tout le monde se moquait de mes cheveux, je ne vivais plus que pour les cours. Je n’avais même plus d’ami. Plus aucun moyen pour extérioriser à part mes bouts de verre. En 5eme enfin j’osa en parler avec mon meilleur ami et ma meilleure amie. Mais en début 4eme c’était trop lourd. Et je tenta de mettre fin à mes jours.

Tout d’un coup Laida vint me secouer Tom & Jerry était fini, une sensation de culpabilité m’envahissait, je les avais « laisser » seule alors que je réfléchissais. Mais tout allais bien, je lui remis un autre épisode et Aitséa était toujours entrain de marché avec son youpala dans la maison. Mes yeux et mes joues étaient humides , quelques futiles gouttelettes s’étaient échappées et étaient tombées de mes petits yeux. Je regarda l’heure et me rendis compte qu’il était temps de faire manger la plus petite. Un vrai bonheur. Je passa à la plus grande qui fut tout autant agréable. Après le repas, elles ont un peu jouer et hop Aitséa au dodo . Plus belle la vie commença, je sauta sur le canapé pendant que Laida était toujours devant Tom & Jerry et 5 petites minutes après ama et aita étaient là.

Décidée à faire bonne impression pour la soirée prévu, je pris mon plus grand sourire et me le scotcha au visage. Durant la soirée j’avais chaud puis froid, je grelottais et des fois l’envie d’enlever le pull arrivait à mon esprit. Je pense être malade.

Lola .